Une mobilisation exceptionnelle !
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Dominique Marmier président de Familles Rurales
26 avril 2021
Interview - Dominique Marmier, président de Familles Rurales fédération nationale, revient sur la mobilisation et l’engagement exceptionnels des bénévoles et salariés Familles Rurales pour soutenir les habitants les plus vulnérables et les plus isolés et répondre à leurs besoins essentiels pendant la crise sanitaire. Deux mots pour résumer cette année ? Solidarité et engagement !

Que retenez-vous de cette année 2020 ?

Évidemment, le fait le plus marquant de l’année aura été cette crise sanitaire inédite avec ces deux périodes de confinement. La crise a mis en évidence des difficultés que nous connaissions par ailleurs – isolement, fracture numérique, inégalités sociales, culturelles…– mais elle a aussi permis de souligner le rôle incontournable joué par les associations pour y répondre.
En milieu rural en particulier, cette période a révélé à quel point il était indispensable d’avoir des collectivités et un tissu associatif forts, car dans les territoires, ce sont eux les seuls capables de répondre aux besoins des habitants, avec réactivité et souplesse.
Cela a été tout à fait manifeste par exemple quand les écoles ont fermé et qu’il a fallu accueillir les enfants de tous ceux qui étaient en première ligne : nous avons su relever ce défi dans les 48h !

Quel message souhaitez-vous adresser aux forces vives du mouvement ?

Je voudrais dire à tous, salariés de la fédération nationale, salariés de l’ensemble du Mouvement, bénévoles : GRAND MERCI ET GRAND BRAVO ! Quelle mobilisation à tous les niveaux ! Quel engagement !
A la fédération nationale, l’équipe s’est adaptée très vite pour accompagner les fédérations qui étaient sur le pont pour faire face à de grands défis, avec la nécessité de poursuivre les services essentiels, l’arrêt des activités, les problèmes de financement, la mise en place du chômage partiel etc.
Et que dire des initiatives sensationnelles qui ont éclos spontanément dans les associations du réseau partout en France.

Cet élan de solidarité, dans cette période difficile, a été une grande source d’énergie et de satisfaction. Nous avons partagé des moments forts qui créent du lien. Pour être à la hauteur du défi qui s’est présenté à nous ces derniers mois, nous avions besoin de cette mobilisation, de cette énergie, mais nous avons aussi bénéficié du fait d’être un grand réseau, solide, organisé, capable de garder le cap dans un contexte difficile. 

Pouvez-vous préciser en quoi ce modèle a fait ses preuves ces derniers mois ?

L’année 2020 a montré comment notre ancrage territorial, notre crédibilité auprès des partenaires, nos compétences techniques et notre organisation fédérale nous ont permis de traverser cette crise.
A la fédération nationale, nous avons apporté un accompagnement à la fois politique et technique aux fédérations : nous avons contacté chacune d’entre elles par téléphone pour cerner les réalités et difficultés, nous avons échangé avec elles autour du fait que pour faire face, il fallait faire corps. Nous nous sommes assurés que les mesures gouvernementales étaient bien connues de tous, et avons accompagné ceux qui en avaient besoin dans leur mise en oeuvre – prêts garantis, chômage partiel…
Les échanges – à double sens – entre les fédérations et le national ont été constants, riches, et un climat de confiance, me semble-t-il, a été ressenti partout.

La crise est-elle derrière nous ?

Nous devons rester extrêmement vigilants. Car au-delà de la crise sanitaire, nous nous attendons à une crise sociale et économique avec un impact financier pour les familles et nos associations. Il nous faut anticiper le risque de baisse des adhésions, lié à l’arrêt massif des activités en 2020. Je remercie d’ailleurs nos partenaires financiers, notamment les collectivités, la CAF et la MSA, qui ont été solidaires et ont maintenu, pour la majorité d’entre eux, leurs financements malgré l’interruption des activités.

Pour anticiper les problèmes de financements à venir, nous avons tenu plusieurs rendez-vous avec nos ministères de tutelle et leur avons demandé, comme cela a pu être fait pour les clubs sportifs, une aide pour compenser la baisse prévisible des cotisations en 2021.

Pensez-vous qu’il y aura un monde d’après… ?

Durant le premier confinement, on a beaucoup parlé de ce monde d’après. Ce mouvement s’est essoufflé ensuite, mais on a vu des élans citoyens, des envies de campagne, des réflexions autour de nouvelles manières de vivre en famille et en société… Cette vision positive des territoires ruraux, de participation des habitants, cette aspiration des Français a une vie hors des villes – y compris des entreprises, comme l’avait souligné notre enquête IFOP en 2018 – ne nous est pas nouvelle, au contraire !
Nous nous efforçons d’y répondre depuis plusieurs années, notamment en oeuvrant pour l’accès à une connexion haut débit en milieu rural, en multipliant les points de médiation numérique pour que ces nouveaux usages soient accessibles à tous. Mais si nous souhaitons que davantage de familles concrétisent leur projet d’installation en milieu rural et périurbain, nous devons aussi leur proposer des services, des activités, des lieux et occasions de rencontre…

Qui mieux que Familles Rurales, aux côtés des collectivités, peut accompagner cela ?
Nous sommes déjà à l’oeuvre avec notre solide offre de services (aide à domicile, crèches, accompagnement scolaire…) et je crois beaucoup à l’avenir des tiers lieux pour accueillir de nouveaux membres au sein de notre réseau et faire en sorte qu’ils ne soient pas des consommateurs de services, mais des acteurs du vivre mieux, avec nous.