Les bénévoles fédèrent au-delà des distances (Aveyron)

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A Saint-Rome-de-Tarn, les bénévoles fédèrent au-delà des distances

L’association Saint-Rome-de-TarnL’association Saint-Rome-de-Tarn, intercommunale, fonctionne uniquement grâce aux bénévoles.  Leur disponibilité assure les activités aux 135 familles adhérentes, et ce sur un canton long et escarpé. Mais ici, à l’inverse des certitudes, les distances sont plutôt prétextes à en faire toujours un peu plus. Elles ont été la raison de la création de l’association. D’ailleurs, les bénévoles s’accordent à le dire : ceux qui prendront leur relève doivent être « ouverts, pas uniquement centrés sur leur village mais d’abord sur le canton ».

 

 « Regardez » glisse un danseur « des personnes qui normalement ne suivent pas le cours nous ont rejoint. Finalement le cadre importe peu, ce sont les gens qui comptent ». Dans la salle des fêtes, l’impression d’une mixité joyeuse se dégage : alors que les musiciens battent le pavé, personne ne se formalise lorsque la farandole des desserts du dîner des bénévoles est servie. Le cours de danses traditionnelles, « davantage rouergaises » chipote un adhérent, débute. Il ne faut pas quinze minutes pour que les uns invitent les autres à entrer dans la danse. Certains pas sont hésitants, les sourires eux le sont beaucoup moins.

 

Au milieu de la musique, éclate un « On a réservé un grand car, les repas sont prévus, il y a du patinage artistique, la thalasso pour vous faire papouiller… ! ». Les mains en porte-voix, debout sur une chaise, Cathy Parguel, bénévole énergique fondatrice de l’association, annonce le traditionnel séjour de ski. « Beaucoup de gens ont appris à faire du ski grâce à Familles Rurales » témoigne une habitante. L’association assure des services importants dispersés dans cinq des huit communes cantonales : halte-jeu, accueil de loisirs, danse, sorties cinéma ou théâtre… Mais si elle est aussi reconnue, c’est parce qu’elle est intimement liée aux habitants grâce aux temps d’échanges et aux souvenirs qu’elle créés.

 

Les livres, témoins de conversations personnellesLes livres, témoins de conversations personnelles

 

A côté du petit musée de la mine et de la vigne, Michel Tournès, responsable Familles Rurales de la bibliothèque, reçoit les premiers visiteurs. Certains s’interrogent « Bon, qu’est-ce qu’il y a de bien ? Vous avez Sylvie Testut ? Vous savez qu’elle écrit en plus de chanter… », d’autres y vont de leur commentaire : « faut s’accrocher avec [Frédéric] Mitterrand ! ». Plusieurs milliers de livres sont disponibles ici pour les tout-petits, les plus âgés, les jeunes et les malvoyants. L’ambiance est détendue dans ce petit espace où les livres sont parfois témoins de conversations plus personnelles. Tout le monde y trouve son compte, comme au Truel, dans une salle municipale. Là on s’applique, ici on converse, là-bas encore on prend des photos souvenirs. Oui nous sommes bien au cours d’arts plastiques ! Chaque semaine, la dizaine d’artistes amatrices gomment, crayonnent, peignent avec un professeur qui sait enseigner sans académisme : « Nous ne sommes pas là pour passer un examen ! Il faut que cela reste un loisir mais si on a quand même fait des expositions » s’exclame Thérèse Mangeais.

 

« On connait très bien, on a confiance »

 

Derrière la porte du cours d’éveil musical, les parents discutent en attendant d’entrer. « S’il n’y avait pas Familles Rurales, on devrait aller à Millau », à 20 km. Pour cette maman qui habite à 9 km, aller à Saint-Rome c’est donc plus pratique. « En plus, on connait très bien, on a confiance ». Une confiance établie aussi avec les nouveaux arrivants: « L’association a beaucoup aidé les femmes réunionnaises, venues s’installer ici dans les années 80, à s’intégrer à la commune. C’est l’idée du repas des îles qu’elles organisent » précise Aline Cazottes, présidente de l’association Familles Rurales. Faire le lien entre les habitants du canton, est dans l’ADN de l’association. C’était la raison de sa création en 1982 lorsqu’il s’agissait de défier le relief escarpé des Rougiers de Camarès pour réunir les parents autour des mercredis récréatifs par exemple. Aujourd’hui, définitivement ici, ce sont encore bien « les gens qui comptent ».

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De la bouche à l'oreille
Cathy Parguel au centre de la photoC’est lors d’un diner des bénévoles de l’association Saint-Rome-de-Tarn que nous avons rencontré Cathy Parguel, Yolande Reynes et Ginette Montegniès, ses trois fondatrices.

 

Accompagnée au micro de ses deux amies, Cathy Parguel raconte les premiers pas, il y a trente ans, de l’association qui compte aujourd’hui 135 familles adhérentes.

 

 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
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Pour Marcel Calmels, maire de Saint-Rome-de-Tarn, Familles Rurales c’est…

« Familles Rurales c’est l’intelligence et la volonté collective »

 

Marcel Calmels

Marcel CALMELS, maire de Saint-Rome-de-Tarn, Aveyron (5200 habitants)

 

Quel rôle jouez-vous auprès de Familles Rurales ?

 

Nous avons le devoir d’accueillir ce type d’initiatives, en les aidant financièrement et matériellement, mais aussi en écoutant leurs responsables. On leur garantit ainsi une efficacité qui rejaillit sur le bien-vivre quotidien des administrés. La mairie propose d’autres activités en complément via le comité des fêtes, les chorales, les syndicats d’initiatives.

 

Qu’offre en plus Familles Rurales?

 

On peut le qualifier de communauté associative au sein de laquelle on retrouve l’intelligence et la volonté collective. Sa dimension cantonale fédère les habitants et les bénévoles. Elle se base sur la dynamique de l’échange et s’inscrit dans l’histoire locale. Personne ne sait que Familles Rurales gère l’accueil de loisirs. En revanche, beaucoup savent que l’association organise depuis longtemps des séjours de ski car ils créent des souvenirs. Cela n’a rien à voir avec la « consommation » d’un loisir, si nécessaire soit-elle pour la population ici.

 

Comment voyez-vous l’évolution de Familles Rurales ?

 

Une adhésion forte à Familles Rurales peut renforcer le rapprochement des communes du canton et de leurs habitants. Et pourquoi ne pas imaginer qu’elle soit aussi le lien indispensable entre les diverses communes de la future communauté de communes ?

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La vallée du Tarn : une histoire d’eau

Dans le canton, suivre le cours du Tarn c’est découvrir, au sud du département de l’Aveyron, la vallée des Raspes, ces rochers de schiste noir abrupts, couverts de genêts d’or et de châtaigniers.

 

Le belvédère de Roc Saint Jean à Ayssènes donne une vue inoubliable sur le détroit des Raspes. Le Tarn y a creusé la roche sur plusieurs dizaines de kilomètres. A Saint Rome de Tarn, la cascade des Baumes tombe du haut de rochers dans les eaux du Tarn. C'est de cette cascade que l'acteur Vincent Pérez saute d’ailleurs dans "Fanfan la tulipe".

 

Qui dit eau dit aussi barrages hydroélectriques. Dans la Vallée du Tarn, il y en a six sur plateau dont un sur le canton de Saint-Rome-de-Tarn, la retenue de Saint-Amans. La plus puissante turbine est installée à la centrale du Poujet et du Truel. Le système permet de pomper l’eau du Tarn depuis la retenue du Truel jusque dans celle de Villefranche de Panat, ou de la turbiner en sans inverse pour produire de l'électricité. Avec les laiteries installées, les usines hydroélectriques sont les principaux employeurs locaux.

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    La halte-jeu Familles Rurales créée en 2006 par une mère de famille devenue bénévole
    La halte-jeu Familles Rurales créée en 2006 par une mère de famille devenue bénévole