Familles Rurales se mobilise pour le pouvoir d'achat : nos propositions pour soutenir les familles et les territoires
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Familles Rurales souhaite faire entendre la voix des familles et des territoires auprès des parlementaires
6 juillet 2022
Alors que le projet de loi sur le pouvoir d'achat est présenté en Conseil des Ministres et que l'inflation poursuit son envolée et atteint 5,8% sur un an selon l'Insee, Familles Rurales interpelle les parlementaires sur les difficultés des familles des territoires ruraux face à l'augmentation du prix des carburants et de l'énergie de chauffage.

Familles Rurales se mobilise depuis plusieurs mois pour alerter sur les conséquences de l’inflation pour les familles les plus modestes et les effets particulièrement importants qu’elle induit dans les zones rurales.

Les habitants de territoires ruraux et périurbains subissent de plein fouet l’augmentation du prix des carburants et de l’énergie de chauffage.
Ces dépenses représentent respectivement 40% et 20% de plus pour les ménages des zones rurales que ceux des zones urbaines en raison notamment du manque d’alternative à la voiture individuelle et de la nature des logements. La facture de l’inflation n’est pas la même pour tous.

Les nouvelles normes et les futures obligations relatives à la transition écologique.
Notre dernière étude intitulée « Réussir la transition énergétique : une urgence climatique, économique et sociale » démontre que ces changements nécessaires impacteront plus fortement les territoires ruraux (où les logements sont plus anciens, moins bien isolés, plus grands et donc difficiles à chauffer).
Sans un accompagnement renforcé et des mesures sociales ambitieuses, les ménages ne pourront faire face à ces dépenses. A titre d’exemple, 20% des habitants se chauffent encore au fioul en milieu rural. Au-delà du fait que son prix a doublé (et qu’il n’existe pas de mesures de soutien comme pour le gaz et l’électricité), le changement des chaudières (dont l’installation nouvelle est interdite depuis le 1er juillet) doit être accompagnée d’un « zéro reste à charge » pour les plus modestes et coupler avec une rénovation thermique efficace.

L'alimentation, une des sources d'économie pour les ménages modestes

Les sacrifices que sont amenés à faire les familles, vont de fait engendrer une baisse de la qualité de l’alimentation, dans un contexte où 90% des enfants et près de 70% des adultes ne suivent déjà pas les préconisations du plan national nutrition santé (PNSS).
Pour Familles Rurales, il est impératif de mieux accompagner les familles s’agissant d’un enjeu de santé publique. Il ne doit plus être question seulement de «soigner» les pathologies inhérentes à la « malbouffe » mais de les éviter. Nous dépensons plus de 20 milliards d’euros par an pour soigner les maladies cardio-vasculaires et le diabète en France. En plus d’un dispositif de « chèque alimentaire » ciblé, que nous revendiquons comme la Convention citoyenne pour le climat, un véritable plan autour du « manger mieux » doit être lancé.

 

Pouvoir d’achat : soutenir les familles et les territoires, nos principales propositions


Familles Rurales appelle à bâtir des mesures de soutien plus ciblées territorialement et socialement afin d’apporter des aides réellement justes et efficaces. Au-delà de l’urgence, ces dispositifs doivent impérativement s’accompagner de mesures structurelles de long terme afin de réussir la transition écologique et d’accompagner l’ensemble des Français. 

1.   Une alimentation de qualité accessible à tous

Mesure d’urgence
    - Créer un chèque « alimentation/santé » d’un montant de 60€/mois et par personne destiné aux familles les plus modestes (sur le modèle du chèque énergie) ciblé sur les produits recommandés par le Plan National Nutrition Santé (PNNS). 

Mesures structurelles
    - Déployer un plan national du « manger mieux » décliné sur chaque intercommunalité afin de renforcer la consommation locale et de saison, accompagner l’évolution des comportements alimentaires et lutter contre le gaspillage alimentaire et le suremballage
     - Interdire la publicité faisant la promotion de produits trop gras, trop sucrés, trop salés, décriés par le PNNS 
    - Renforcer l’autosuffisance alimentaire des territoires en soutenant la structuration et la coordination des circuits de production et de consommation locaux.

2.    Réussir la transition énergétique dans les territoires

Mesures d’urgence
    - Créer un « bouclier carburant » par l’intermédiaire d’une aide progressive destinée aux personnes dont les revenus sont inférieurs à 2000 euros/mois et n’ayant pas d’autre alternative que le véhicule individuel pour se déplacer
     - Baisser la TVA à 5,5% pour l’énergie à usage domestique (électricité, gaz) qui doit être considérée comme un bien de première nécessité.

Mesures structurelles
    - Créer un véritable plan de mobilité durable pour les territoires ruraux
Réouvrir des gares et petites lignes de train et établir un moratoire sur leurs fermetures, développer l’usage du véhicule électrique et hydrogène en diminuant le reste à charge des habitants des zones peu denses sans moyen de transports alternatifs, créer une politique spécifique visant à développer les mobilités douces dans les zones rurales et en particulier les pistes cyclables, favoriser la « démobilité » en rapprochant les services publics des habitants, en garantissant un accès au très haut débit, en soutenant le télétravail et la création de tiers-lieux et des espaces  de coworking

    - Créer un principe de « zéro reste à charge » pour les travaux de rénovation des passoires énergétiques pour les familles les plus modestes, augmenter les seuils d’aides de « Ma prime Rénov » et instaurer une obligation de résultats pour les professionnels concernant la performance énergétique

    - Ouvrir des Assises de l’énergie rassemblant l’ensemble des acteurs afin de définir collectivement une stratégie et une planification de la transition pour les décennies à venir