Mais si, les jeunes s’engagent !

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L’engagement des jeunes

« Désabusée », « désenchantée» ? Les jeunes sont souvent qualifiés de qualificatifs peu avantageux. Pourtant, la jeunesse est engagée et s’investit même plus qu’avant.

 

Selon une étude IFOP, en France, l’engagement bénévole dans les associations est en hausse de 12% depuis 3 ans. Ce souhait de s’engager se retrouve surtout chez les jeunes. Ils connaissent la progression la plus importante : 32% depuis 3 ans.

Ils s’engagent pour les autres, pour faire bouger la société, mais aussi pour eux-mêmes, notamment dans le sport, les loisirs et le secteur social et caritatif.

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Le témoignage de Laura Léotoing, vice-présidente du Parlement européen des Jeunes (PEJ)

Comment êtes-vous arrivée au PEJ ?

 

Mon lycée constituait chaque année pour les élèves de Première une délégation qui se rendait au PEJ. De fil en aiguille, de participante, je suis devenue bénévole. Le PEJ suscite la réflexion des jeunes en organisant, comme au Parlement européen, des débats sur des sujets tels que l’homosexualité, la crise de l’euro, les systèmes éducatifs...

 

Qu’est-ce que cela vous apporte ?

 

Au sein du PEJ, j’ai fait des rencontres, je me suis enrichie d’autres cultures et j’ai éveillé mon esprit critique.  J’ai acquis aussi des compétences. A 25 ans, j’ai ajouté la gestion d’équipe et de projets comme cordes à mon arc. Mon engagement a fait partie intégrante de ma formation universitaire. A l’école, en cours, on nous apprend mais on ne nous laisse pas assez expérimenter. Pour cette raison, le cadre associatif est le champ des possibles.

 

C’est aussi apprendre l’exercice de la démocratie…

 

Oui, je me souviens d’ailleurs il y a quelques années que certains participants au PEJ venaient de Biélorussie, un régime dictatorial. Ils sont repartis avec le cahier des résolutions adoptées au PEJ mais il leur a été retiré à la frontière. Preuve en est que l’association est un élément fort du jeu démocratique et l’engagement qu’il peut susciter est symbolique.

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Avis d’experts

Fred Gazar, Chargé d’affaires Ressources Humains à RTE (Réseau Transports d’Electricité) Pays-de-la-Loire

 

Le bénévolat est la garantie d’un savoir-être appréciable

 

L’intérêt d’un candidat qui s’est investi dans le bénévolat réside dans ce qu’on appelle les compétences transverses, le savoir-être qu’on n’acquière pas avec un diplôme. C’est notamment le cas dans les postes d’encadrement. Si le candidat est amené à encadrer une équipe, savoir communiquer et animer un réseau lui sera fortement utile. Selon le statut occupé (président d’une association ou entraineur d’une équipe de football par exemple), le candidat aura développé des aptitudes au management.

 

Certains éléments de savoir-être déterminent le potentiel d’évolution d’un candidat. Il y a certes les compétences opérationnelles - prioritaires à RTE - mais il y aussi des éléments confirmant qu’en plus des compétences, l’esprit du candidat est en adéquation avec le poste.  Par exemple, dans nos prérequis, le volet de la sécurité est extrêmement important. Dans nos métiers liés à la maintenance de réseau de lignes haute et très haute tension et à leur exploitation, la sensibilité au respect des règles et consignes liées à la sécurité des personnes et des biens est essentielle lors du recrutement. Quand se présente un candidat, pompier volontaire par ailleurs, j’ai en tant que recruteur la garantie du respect de cette exigence. Ce comportement qui n’est pas vérifiable dans un CV - tout comme la curiosité, la capacité d’intégration, l’envie d’apprendre et d’évoluer - signifie aussi que les candidats ne sont pas immobiles et qu’ils peuvent évoluer dans une carrière à RTE.

Par ailleurs, nous ne nous interdisons pas de regarder les candidatures qui présenteraient des expériences associatives sans lien direct avec l’emploi proposé, même si les chances d’être retenues, dû à la nature de nos métiers, dépendent avant tout des compétences recherchées (les aptitudes techniques, les connaissances du candidat, etc).

 


 

 

Delphine Baranger, animatrice de la mission locale- Nantes Métropole

 

« Un bon sens relationnel doit pouvoir s’illustrer »

 

Souvent, les jeunes pensent à nous parler de leur expérience bénévole mais ne le font pas apparaître dans leur CV ou lettre de motivation. Pourtant toute expérience bénévole est à valoriser, c’est ce que nous leur apprenons à faire entre autres dans nos ateliers « soyons actifs ».

 

Une expérience bénévole qui aura permis de développer des compétences techniques et des savoir-faire opérationnels s’intègrera directement dans « expérience professionnelle » ainsi que le détail des tâches/ missions que la personne a réalisées. Le bénévole ayant développé essentiellement des savoir-être et des qualités le notera alors dans la catégorie « Loisirs » du CV. Tout dépend de la nature de l’offre d’emploi. Et même si ce n’est pas en lien avec le poste ciblé, cela permet de mettre en lumière des qualités de citoyenneté, d’investissement.

 

Lors d’un entretien d’embauche, il ne suffit pas de dire qu’on a un bon sens relationnel. Il est difficile pour l’employeur de croire le candidat sur une simple affirmation. Or, l’engagement associatif, intégré au CV permet d’illustrer les arguments donnés en entretien.

 

Par exemple, une jeune femme postulait à un emploi d’assistante de crèche dans une structure associative. Dans sa lettre de motivation, elle a détaillé ses qualités humaines ; à l’entretien d’embauche, elle les a illustrées par son expérience bénévole au Maroc, lorsqu’elle s’était engagée pour aider les personnes en difficultés.

 

Le bénévolat peut se révéler très utile pour certains qui n’auraient pas les compétences opérationnelles requises ou pour évoquer une période d’inactivité professionnelle, remplacée par une activité bénévole. Cela révèle la personnalité du candidat…

 

www.missionlocale-nantes.org

 
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L’avis de Familles Rurales

Franck Delavaud, administrateur à la fédération nationale Familles Rurales

 

« Familles Rurales défend l’idée de se construire sans attendre que d’autres décident pour soi »

 

Quel est l’objectif du Projet Jeunesse de Familles Rurales ?

 

Accueillir les jeunes à tous les niveaux de notre organisation. Ils sont compétents et motivés, c’est une vraie richesse pour notre réseau et les associations locales en particulier. L’été dernier, aux rencontres nationales Familles Rurales dédiées à la jeunesse, nous avons lancé l’idée d’un groupe national des jeunes qui intégrerait le fonctionnement de la fédération nationale. Ils sont aujourd’hui plus d’une vingtaine. Des commissions jeunesse se créent aussi dans nos fédérations et associations.

 

Que souhaite faire Familles Rurales pour eux ?

 

On souhaite surtout faire avec eux ! Familles Rurales défend trois grands principes : solidarité, responsabilité et participation. En intégrant Familles Rurales, les jeunes incarnent ses valeurs fondatrices du Mouvement et contribuent à les faire perdurer dans la société de demain.  Avec le Projet Jeunesse, nous voulons susciter leur envie de participer et d’agir au sein d’une importante composante de la démocratie, les associations. Déjà en 2000, Familles Rurales avait remporté un combat : autoriser les jeunes à exercer des responsabilités associatives partir de 16 ans et non dès leur majorité.

 

C’est aussi l’image de la jeunesse que Familles Rurales souhaite changer alors ?

 

Effectivement, elle souffre de trop de stéréotypes. D’ailleurs celui de considérer qu’il n’y a qu’une seule jeunesse. Notre projet doit prendre en compte la spécificité des âges et donc des projets à penser avec eux.  Ils sont souvent « oubliés » par les politiques voire « ignorée » par les médias alors qu’ils contribuent, notamment dans les territoires ruraux, à dynamiser la vie locale.  Il faut transformer les mentalités à l’égard de la jeunesse et des jeunes ruraux.

 
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Bénévolat, volontariat, quelles différences ?

En France, on distingue deux formes différentes d’engagement, le bénévolat et le volontariat, qui regroupent des personnes qui s’engagent dans une action de leur plein gré au service de la société mais avec des modalités différentes.

 

Le bénévole consacre du temps, de quelques heures par an à plusieurs jours par semaine, en fonction de ses disponibilités et envies, et sans contrepartie, tandis que le volontaire s’engage sur une période continue, dans une mission qui peut varier de plusieurs semaines à plusieurs mois, et bénéficie en échange d’une indemnité et souvent d’une couverture sociale.

 

Concernant le bénévolat, la définition communément admise est celle du Conseil Economique et Social : « est bénévole toute personne qui s’engage librement pour mener une action non salariée en direction d’autrui, en dehors de son temps professionnel et familial» (avis du 24 février 1993).

 

Pour ce qui est du volontariat, il n’est pas non plus défini par la loi, mais ce sont les différentes formes de volontariat qui le sont : service civique, service civique à l’international service volontaire européen, volontariat de Solidarité Internationale, volontariat d’initiation et d’échange, volontariat des sapeurs-pompiers, volontariat franco-allemand…

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