Les 1ères Assises de l’économie circulaire se sont tenues la semaine dernière. Soutenu par le gouvernement, ce nouveau modèle économique, basé sur l’écoconception, doit permettre d’utiliser efficacement les ressources afin d’en limiter l’épuisement.
Dans le numéro de mai/juin 2014 du Vivre Mieux, Familles Rurales explique les principes de l’économie circulaire et ses impacts dans le quotidien des familles.
Les limites du système actuel
Notre société actuelle est basée sur une économie linéaire : nous utilisons les ressources de notre planète pour produire des biens que nous consommons et que nous jetons quand ils sont usagés ou qu’ils ne sont plus à la mode. Or, ce modèle a ses limites comme l’accumulation des déchets et la tension sur les cours des matières premières comme les métaux, l’énergie et la nourriture.
Un modèle à l’image du vivant : pas de déchets ultimes
L’économie circulaire propose de se calquer sur le modèle du vivant. Dans un milieu naturel, une plante entre dans une chaine alimentaire dont les déchets vont immanquablement retourner à la terre et permettre à d’autres plantes de pousser.
Avec l’économie circulaire, chaque élément utilisé, biologique, chimique ou physique dans la fabrication d’un produit entre dans celle de nouveaux produits. Les déchets des uns sont la ressource des autres. N’importe quel produit doit donc être conçu dans la perspective de son désassemblage et de sa réutilisation. Les composants biologiques non toxiques seront compostés (épluchures et matières végétales, éléments en bois naturel sans vernis ni peintures chimiques, idem pour les tissus). Les polymères, les alliages ou les autres métaux manufacturés seront réutilisés avec un minimum d’énergie (plastiques, aciers, plâtre…).
Réfléchir dès la conception du produit
Pour obtenir les qualités demandées, les fabricants sont souvent amenés à utiliser des adjuvants (métaux lourds et autres produits chimiques) pour assembler, embellir... et faciliter la vente. Les matières premières utilisées sont alors irrécupérables pour une utilisation similaire.
Grâce à l’écoconception, chaque étape du processus de fabrication est pensée de façon à pouvoir être réutilisée (pour la chaise, on choisira un rembourrage en matière végétale compostable, des pigments non toxiques pour le tissu…). L’écoconception prépare aussi la phase de démantèlement en pensant à une séparation facile des différents composants (abandon du vissage et du collage au profit de l’emboitement).
Un autre rapport à l’objet : la valeur du produit c’est son usage
Actuellement il est souvent difficile, voire plus couteux de faire réparer un produit qui ne fonctionne plus que d’en racheter un autre. La tentation des nombreuses innovations est également importante. Pour sortir de ce gaspillage, l’économie circulaire propose de changer de rapport à l’objet.
L’économie circulaire est une économie de fonctionnalité où chacun paierait d’abord pour bénéficier du service, une sorte de location en somme car finalement le plus important est le service qu’il rend, non le fait de le posséder.
Entreprises et familles en sont déjà « bénéficiaires »
Citons deux exemples. Pour les consommateurs, la location de vélo et de voiture commence à se développer. Dans les deux cas, l’appareil est mis à disposition et le consommateur n’a plus à sa charge son entretien ni même ce qu’on appelle le consommable (feuilles, encre, dosettes, essence…). Il « achète » un nombre de kilomètres. Cela lui permet par ailleurs d’adapter plus facilement le produit à ses besoins : louer une citadine pour le trajet domicile travail et une berline pour partir en vacances. L’entreprise, elle, achète un nombre de copies lorsqu’elle loue des photocopieurs. Si l’appareil tombe en panne, c’est à l’entreprise de location de le réparer à ses frais.
On imagine ainsi facilement qu’une entreprise, dans le cadre d’une économie circulaire, n’aurait aucun intérêt à programmer l’obsolescence du produit.